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          L’installation est un témoin de gravité. Elle raconte les forces mécaniques qui ont conduit chaque particule à former ce tout immobile. Pour autant, elle s’incarne dans une forme en négatif de son mouvement naturel. Elle met en valeur une matière habituellement emprisonnée dans une autre. Dans sa statique, elle instaure une tension entre métal et minéral.

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          Elle renverse les perceptions.

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          L’amas de granulat peut apparaître comme un vulgaire tas. À l’oeil nu, une forme conique est visible. L’oeil expert y distingue pourtant une science du talus. L’installation se joue des différentes parts de l’équation.

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          Elle est une manifestation tangible d’un paradoxe mécanique : un objet immobile issu de mouvements précis et spécifiques. Par la taille, la rugosité, la géométrie des particules - leur ordonnancement est prédéterminé.

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          Il faut s’approcher au bord du cercle pour ressentir la géométrie inconsciemment perçue. Le parcours du granulat, usuellement excavé du sol pour construire en superstructure se retranscrit dans la coupe du projet.

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          Par la contrainte du contenant, à la manière d’un stomo, le talus naturel suit l’enveloppe qui s’impose à lui. Une nouvelle forme est créée, et bien qu’artificiellement forcée, elle n’en est pas moins naturelle. Elle évoque pourtant le négatif de ce que l’on s’attend à voir sous l’effet classique de la gravité.

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          La dualité des matériaux choisis donne à voir les entrailles des ouvrages béton - celle que l’on n’est jamais censé voir. Toujours dissimulés et enveloppés dans un autre matériau, le métal et le granulat sont à la vue pour leur plastique propre.

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          Avec la réalité du chantier, l’installation s'est précisée. Selon les caractéristiques du granulat mis en œuvre choisi parmi la gamme disponible, elle a pris corps dans un angle de repos particulier, en une version unique propre à son contexte.

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